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Séminaire INTERFACES: Quels véritables liens entre le processus de conception intégrée et la qualité du projet?


Organisé par la Chaire Fayolle-Magil Construction en architecture, bâtiment et durabilité en partenariat avec le Magazine Formes, le partenariat 4POINT0 et Polytechnique Montréal, le séminaire aura lieu le 25 novembre 2022, de 9h à 15h à la Faculté de l’aménagement, salle 1150.

Les démarches intégrées pour la réalisation de projets en général, et le processus de conception intégrée (PCI) en particulier, sont de plus en plus perçus comme indispensables pour améliorer la qualité du cadre bâti. Ils sont vus comme une façon de pallier les diverses formes de fragmentation qui affectent le secteur du bâtiment et qui freinent l’innovation et le progrès en matière d’objectifs environnementaux. Alors que les liens possibles entre les activités d’intégration et une qualité accrue de projets sont faciles à imaginer en théorie, ils sont beaucoup plus difficiles à démontrer par le biais de la recherche scientifique axée sur la pratique. Quatre raisons principales expliquent ce constat :

  1.  La façon dont les activités d’intégration contribuent à la qualité dépend de la conception de la qualité adoptée. Pour certains, l’objectif du PCI est d’augmenter l’efficacité des projets, notamment en termes de réduction d’erreurs techniques et de pertes de productivité alors que pour d’autres, il s’agit de miser sur l’innovation ou la performance des bâtiments. Pour d’autres encore, la véritable valeur réside dans la possibilité rééquilibrer les pouvoirs et d’inclure les opinons et connaissances d’un plus grand nombre de parties prenantes (indépendamment de l’efficacité du processus ou de la performance du produit final). Bref, plusieurs acteurs veulent collaborer, mais le font pour des raisons fort différentes.

  2. La perception de la valeur ajoutée des activités d’intégration varie d’une partie prenante à l’autre. Par exemple, du point de vue des concepteurs, on déplore souvent que les activités de coconception conduisent à l’érosion du concept du projet et à une perte de leadership des architectes. Vues de cet angle, les activités collaboratives durant la phase de conception dilueraient la force créative des professionnels spécialisés. Du point de vue du donneur d’ouvrage, certains caressent l’ambition de projets plus intégrés tout en étant frileux à débourser davantage pour des activités participatives ou collaboratives. Les usagers futurs se demandent si leur implication aura un impact réel sur la qualité du projet final. Quelle est la valeur de la participation pour ces acteurs ? Il y a lieu de s’interroger sur la réelle perception de la valeur ajoutée offerte par la collaboration. 

  3. Certaines (rares) études critiques au sujet du PCI démontrent que la mise en place d’activités collaboratives ne conduit pas toujours à des résultats concluants en matière de qualité et de performance, tant en termes de processus que de résultats. D’une part, les acteurs ne savent pas nécessairement comment travailler ensemble, des pertes de productivité se produisent et les enjeux visés par les activités collaboratives ne sont pas la priorité de tous. D’autre part, peu d’études post-occupation sont réalisées et donc on en connaît très peu sur le véritable impact des solutions proposées au cours du PCI.

  4. La perception des leviers et de la portée du PCI peut grandement varier d’un participant à l’autre. Certains le concevant comme une simple méthode de travail se contenteront de quelques rencontres de collaboration plus ou moins formalisées. D’autres, soucieux de meilleures relations au sein de l’écosystème d’acteurs soutiendront qu’un véritable PCI exige la mise en place d’un contrat de réalisation de projet intégré (type CCDC 30) pour encadrer le processus. Certains valoriseront la technologie comme moyen d’intégration et de gestion plus performant des données (par exemple à l’aide d’un modèle BIM). Au-delà des avantages technologiques, d’autres attribueront les réels bénéfices à la qualité des échanges et de l’idéation que promet la démarche. En somme, les définitions de la collaboration et de l’intégration adoptées par les acteurs du projet sont multiples et parfois même contradictoires.      

Étant donné ces différences, on en connaît très peu sur le véritable impact des activités d’intégration sur la qualité des projets construits. Dans ce séminaire, nous adoptons une vision critique du PCI afin de pousser plus loin la réflexion sur sa pertinence, ses forces et ses faiblesses. Il s’agit de poser les assises d’un débat sur les changements requis dans les processus collaboratifs afin d’améliorer la qualité des projets d’aménagement.

Ce séminaire vise donc à répondre aux questions suivantes:

  • De quelle façon le processus de conception intégrée (PCI) contribue-t-il à améliorer la qualité des projets ?
  • Quelles sont les limites des activités participatives et collaboratives pour améliorer la qualité du cadre bâti ?
  • Quelles sont les différentes représentations qu’entretiennent les acteurs de l’industrie à l’égard des processus de conception intégrée ?
  • Quelles tensions émergent des différentes visions de l’intégration et de la collaboration ?


Ce séminaire INTERFACES propose deux tables rondes en présentiel et un café-réseautage. Cet événement marquera le lancement de la plateforme web de documentation sur le sujet.

Profitez des tarifs réduits pour les étudiants. Inscription: https://seminairesinterfaces.ca/