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/ École d'urbanisme et d'architecture de paysage

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La ville refuge à l’interface entre l’architecture, le cinéma et la littérature - Pour une écologie du regard


Table ronde animée par Clotilde Simond, professeure invitée, théoricienne de l’architecture et du cinéma. Avec l'architecte Marianne F. Potvin, le cinéaste Denis Chouinard et l'écrivain Simon Harel.

Amphithéâtre 3110

La notion de « ville refuge », initiée par Jacques Derrida en 1997, désigne une réflexion sur la solidarité urbaine et l’idée de la ville-territoire comme lieu de protection des personnes exilées. (Jacques Derrida, Cosmopolites de tous les pays, encore un effort !, Galilée, 1997) Depuis, face aux guerres et aux bouleversements climatiques, la condition migratoire, s’imposant de plus en plus comme une modalité contemporaine de vie, transforme le contexte de l’architecture d’aujourd’hui, contexte auquel il convient de donner pleinement des moyens disciplinaires multiples.

Face à tous ces défis, il devient plus que jamais nécessaire de changer notre regard sur les personnes déplacées. La question des migrants, et par-delà celle des immigrés, n’est-elle pas le lieu par excellence où se joue ce que Félix Guattari a nommé, une écologie mentale ? En effet, celui-ci insistait en 1989 sur la nécessité, aux côtés d’une écologie environnementale (qui a trait à la nature), et sociale (qui a trait à l’économico-social), d’une écologie mentale (qui a trait à la subjectivité et notamment à notre capacité à être-ensemble). (Félix Guattari, Les trois écologies, Galilée, 1989)

À partir de cet arrière-plan, notre table ronde propose de multiplier les approches émanant de champs disciplinaires différents, l’architecture, le cinéma et la littérature. C’est également une manière de décliner un être-ensemble car nous pensons que l’architecte de demain sera plus que jamais, non seulement constructeur de formes, mais également de relations. Les différents invités que sont Marianne F. Potvin, architecte, spécialiste en gestion de crises humanitaires, Denis Chouinard, cinéaste, auteur notamment de L’Ange de goudron (2001) et enfin Simon Harel, essayiste, auteur de nombreux ouvrages, parleront de situations d’urgence ou de ville d’arrivée, de contexte mondial ou de situation montréalaise, de problèmes de gestion à grande échelle ou de problèmes identitaires.

Marianne F. Potvin, architecte, est diplômée de l’Université de Montréal (M.Arch, 2001) et détentrice d’un doctorat en histoire et théorie de l’architecture et de l’urbanisme de l’Université Harvard (Ph.D., 2019) où elle a enseigné. Elle a aussi été déléguée pour le Comité International de la Croix Rouge (CICR), la Croix Rouge Canadienne, et travailleuse humanitaire pour l’ONG ACTED, organisations avec lesquelles elle a dirigé des projets d’assistance et de protection pour populations déplacées en Afghanistan, Irak et Darfour. Elle travaille présentement à Cambridge et se spécialise en troubles post-traumatiques et santé mentale des populations immigrées, entre autres. 

Denis Chouinard, cinéaste, est également professeur titulaire à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est le directeur-fondateur de l’École d’été de l’UQAM à Prague (République tchèque). Les courts et longs-métrages qu’il a écrits et réalisés au cours des vingt-cinq dernières années ont reçu d’importantes récompenses aux festivals de Locarno, Berlin, Paris, Bruxelles, Namur et plusieurs autres. Parallèlement à ces différentes fonctions, Denis Chouinard a été Vice-Président de la Cinémathèque québécoise (2004-2006) et Président des Rendez-vous du cinéma québécois (2006-2008).

Simon Harel, écrivain, est professeur titulaire au Département de littératures et de langues du monde de l’Université de Montréal. Il est le directeur du Laboratoire sur les récits du soi mobile, codirecteur du Centre de recherche des études littéraires et culturelles sur la planétarité, de même que le cotitulaire de la Chaire McConnell-Université de Montréal en recherche-création sur les récits de don et de vie en contexte de soins. Il a plus de cinquante publications à son actif, dont Espaces en perdition. Les lieux précaires de la vie quotidienne, tome I (2007), Espaces en perdition. Humanités jetables, tome II (2008) et Braconnages identitaires. Un Québec palimpseste (2006).

Les recherches de Clotilde Simond portent sur les rapports cinéma et architecture, cinéma et autres arts, cinéma et philosophie. Docteure en Cinéma et audiovisuel de l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), enseignante à Paris III, elle participe également aux travaux de recherche et enseignement dans les Écoles d’architecture. Elle est notamment professeure invitée à l’Université de Montréal où elle travaille, en équipe, sur l’accueil des migrants et membre du mediabAU dirigé par Irena Latek, architecte, professeure titulaire à l’UdeM, au sein de l’école d’architecture.

Elle a publié Cinéma et architecture, La relève de l’art (Aléas, 2009), codirigé l’ouvrage In situ_de visu_in motu : architecture, cinéma et arts technologiques, (Infolio, 2014). Son premier ouvrage Esthétique et schizophrénie, à partir de Zabriskie Point de M. Antonioni, Au hasard Balthazar de R. Bresson et Family viewing d’A. Egoyan (L’Harmattan, 2004) met en rapport l’esthétique du cinéma, la philosophie de l’art et la psychanalyse. Elle a récemment investi dans le cadre d’un ouvrage (inédit) le déplacement du cinéma vers les nouveaux médias en repartant de la place de cet art comme outil à la fois technique et de pensée.

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